Le développement durable ou le seul choix stratégique rationnel

Longtemps perçu comme une «lubie écolo» incompatible avec le développement d’une «vraie» entreprise, le développement durable est en passe de conquérir ses galons de seule stratégie raisonnable. Pourquoi ? 

Au-delà des raisons morales, que nous n’explorerons pas ici, qui poussent des dirigeants et leurs équipes à s’engager et à introduire les enjeux climatiques (par exemple) dans leurs critères de de décision, il existe au moins 6 raisons rationnelles pour «vertualiser» son business model. 

Assurer sa pérennité 

A l’instar des systèmes permaculturels, une stratégie de développement durable vise en premier lieu à garantir la résilience du système dans son ensemble, en s’appuyant, par exemple, sur :  

  • La réduction des dépendances 
  • Le raccourcissement des chaines d’approvisionnement 
  • Le choix, en priorité, de fournisseurs et clients locaux 
  • La moindre dépendance aux énergies fossiles
  • La frugalité en termes de consommation de ressources 
  • L’optimisation des processus de production (biens et services)
  •  

Dans un environnement incertain, élever le niveau de résilience de son entreprise relève finalement de la gestion « en bon père de famille ». S’intéresser alors à sa stratégie de développement durable, dans cette perspective, a plus à voir avec la sécurisation de son projet entrepreneurial qu’avec une forme de « disruption ».

Faire face à l’inflation des coûts 

Même si la poussée inflationniste que nous connaissons pourrait refluer, il n’est guère besoin d’être devin pour comprendre, notamment en raison de la pression sur les ressources naturelles, qu’une partie des coûts de production, ne retrouveront probablement jamais leur niveau des années 2000 

Ce constat invite évidemment à repenser l’ensemble des processus, a fortiori les plus consommateurs, pour en diminuer l’impact sur les marges et/ou sur les prix de vente. Et le développement durable offre un cadre de réflexion qui prend en compte cette dimension.  

Attirer les talents 

Compte tenu de l’évolution démographique et sauf catastrophe économique majeure, la situation de pénurie de talents disponibles que nous connaissons actuellement devrait perdurer, d’autant qu’elle touche l’ensemble des pays industrialisés. Or, dans une PME, les talents composent une grande partie de son «patrimoine». 

La guerre des talents est donc ouverte, et seuls surnageront les projets capables de démontrer leur adéquation réelle aux aspirations des candidats et au contexte environnemental. Les récentes prises de position d’étudiants refusant de mettre leur énergie au service de projets qui ne vont pas dans ce sens étayent ce propos. 

Composer avec le contexte règlementaire 

La règlementation, notamment européenne, évoluera de façon significative dans les prochains mois (voir notre article « CSRD : quels impacts pour les PME françaises ?« ). Elle imposera des standards de très haut niveau aux grandes entreprises et aux ETI. Un effet de cascade vers les fournisseurs de ces entreprises est inéluctable. Et donc, à assez court terme, c’est l’ensemble des acteurs économiques qui seront concernés. 

Par nature, une stratégie de développement durable répond aux objectifs visés par ces contraintes règlementaires. C’est donc une voie de choix pour ne pas (ou moins) les subir, et les inclure dans les processus habituels de l’entreprise.  

Se financer 

S’il y a bien un secteur qui se trouve au centre des attentions des législateurs (européens et nationaux), c’est bien celui de la finance. Leur objectif (complètement assumé) est de “flécher” à terme les ressources financières vers les projets vertueux visant la transition. Il en va de même pour la plupart des systèmes de subvention. Voir aussi notre article « PME: financer sa transition écologique«  

A cela s’ajoute la conviction désormais bien ancrée chez les investisseurs que ce sont majoritairement les projets préparés au contexte (raréfaction des ressources, coût de l’énergie, maîtrise des déchets, respect de la biodiversité…) qui seront susceptibles de prendre de la valeur.  

Deux éléments qui tendent donc à orienter les ressources financières vers les entreprises véritablement engagées dans une stratégie de développement durable. 

Se développer 

Inflation des coûts (entre autres de l’énergie), raréfaction des talents, nouvelles contraintes règlementaires, recomposition des marchés (relocalisation,…), l’addition risque d’être trop lourde pour des projets qui n’auraient pas pris soin de se repenser à l’aune de ce nouveau contexte. 

Certes, ces transformations rapides et parfois brutales font peser des risques sur les organisations mais elles recèlent aussi des opportunités qui sont et seront à saisir. Dans le même temps, beaucoup d’entrepreneurs s’y préparent déjà et inventent (ou réinventent) des pans entiers de marchés. Et ils s’appuient pour cela sur les outils désormais aboutis du développement durable.  

En conclusion

Réduire ses externalités négatives ne suffira pas. Cela ne suffira pas pour la planète et cela ne suffira pas pour préparer l’entreprise au contexte sociétal, économique et environnemental dans lequel elle évoluera demain. Aussi, un seul choix rationnel s’offre à elle : s’engager dans une stratégie de développement durable ambitieuse. 

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