[Odyssée Managériale] Creaholic (Suisse)

L’Odyssée Managériale rencontre Creaholic, une entreprise suisse toute entière dévolue à l’innovation. découvrez son organisation surprenante !

Un article par Elodie et Dimitri.

L’entreprise

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Les personnes rencontrées

Qu’est-ce qui distingue cette entreprise ?

Creaholic se présente comme une “fabrique d’innovation”. C’est une description qui nous a d’emblée intrigués. Leur concept est défini comme suit :  ce n’est ni un bureau d’ingénieurs, ni un cabinet de consultants, ni un studio de design, ni un atelier de fabrication… c’est une combinaison de tout ça, dirigée par une équipe à l’esprit ouvert et libre. Leur objectif principal ? Inventer des produits et solutions innovants.

-Tout d’abord, Tiziano nous confie que c’est avant tout leur business model bilatéral qui le rend fier. En effet, non seulement les collaborateurs effectuent des missions de consultant auprès d’entreprises, mais en plus ils créent de nouvelles entreprises à partir de leurs inventions! C’est une véritable synergie qui s’opère : les missions de consulting permettent de financer les incubations, mais inspirent aussi les “inventeurs professionnels » au quotidien. Ils peuvent également faire profiter leurs clients des produits incubés en interne. C’est ainsi que 14 “spinoffs” (entreprises dérivées) ont vu le jour. Ces entreprises sont financées par Creaholic et des investisseurs externes “pour s’assurer que le projet parle à d’autres personnes que nous” (cf Michael). Et très souvent, l’inventeur à l’origine de l’idée devient le directeur de cette nouvelle entreprise, de vraies opportunités de carrière donc pour les Creaholicers?

-De plus, Michael alias « Michi » nous explique que l’une de leurs forces est que le travail s’effectue toujours en équipe, en “Dream Team” de deux personnes. L’un peut se concentrer sur le contenu et la réflexion de fond, tandis que l’autre dirige le processus. Selon eux, c’est grâce à ce fonctionnement qu’ils arrivent à faire face aux défis. “1+1>2”  

-Ce qui nous a beaucoup marqué, c’est aussi la façon dont la philosophie et les valeurs de l’entreprise se retrouvent physiquement, un peu partout dans leurs locaux:

Au plafond suspendu, les 6 composantes de leur culture d’innovation. (Plus d’infos sur ces composantes ici )

La culture du feedback inscrite au sol, car chaque Creaholicer dispose d’un pair avec qui des feedbacks réguliers sont réalisés.

Plusieurs tables d’écriture sont disposées dans les locaux car “pour encourager les échanges et la créativité, il faut des espaces dédiés” (Michi)

Tirer le positif d’un moment de crise, l’ADN de Creaholic ?

Par leur rôle de consultant en innovation, ils sont habitués à côtoyer la crise et à en tirer du positif. En effet, les entreprises font appel à eux lorsqu’elles font face à un problème inédit, pour lequel il n’existe aucune solution. Le rôle de Creaholic est de trouver une solution innovante.

Leur approche de la crise est expliquée au sein même de leur logo, décomposé ci-dessous: Face à une “crise”, il y a :

-D’abord la phase de l’état “gazeux” où il faut accepter qu’il y ait du chaos, c’est-à-dire que les idées fusent, « explosent », afin d’exploiter au maximum la créativité. -Ensuite l’état “liquide”, où il s’agit de concrétiser l’idée choisie en quelque chose de tangible (un produit ou une solution). -Et enfin l’état “solide”, lorsque la solution est réalisée et prête à être donnée au client.

Retrouvez l’explication du logo en vidéo par Michi ici.

Les crises exogènes:

  • La crise écologique

Une partie de leurs innovations ainsi que de leurs entreprises dérivées, agissent en faveur de l’écologie : qu’il s’agisse de réduction de la consommation d’énergie (projets « Gjosa », « Joulia ») ou la préservation de l’environnement (projet « Arboloom »).

Retrouvez leurs projets en cliquant ici .

  • La crise de sens au travail

Lorsque nous rencontrons une entreprise, afin de mieux nous comprendre, nous leur proposons une définition de la crise de sens au travail. La voici.

Selon Coralie Perez dans l’ouvrage Redonnez du sens au travail, pour que l’employé trouve du sens au travail, il faut remplir 3 critères:

  1. Trouver une utilité sociale à son travail
  2. La capacité individuelle d’action sur ce travail
  3. L’inscription dans un système vertueux à l’échelle de l’enteprise

1. Chez Creaholic, les consultants sont libres de choisir les missions sur lesquelles ils souhaitent travailler et il faut qu’elles soient porteuses de sens. Le critère 1) est donc rempli.

2.En ce qui concerne la capacité individuelle d’action, chez Creaholic il y a une métaphore utilisée pour définir l’autonomie et la responsabilisation des Creaholicers, celle du bateau :

Il représente l’entreprise. Si la décision que j’ai à prendre peut mettre en danger la “coque” du bateau, c’est à dire mettre en danger l’existence de l’entreprise, alors “I need to involve others to decide” (Je dois impliquer d’autres dans ma décision), sinon “I can take the decision on my own” (Je peux prendre ma décision seul). Selon Tiziano, cette culture de prise de décision leur permet d’être particulièrement réactifs en temps de crise, puisque les décisions peuvent être décentralisées.

Retrouvez l’explication de la métaphore du bateau en vidéo ici.

3.En ce qui concerne l’inscription dans un système vertueux, Creaholic est en passe de devenir labellisée B-Corp.

Et le changement chez Creaholic, comment ça se passe ?

Un exemple de changement organisationnel

Justement, Creaholic a vécu un changement majeur dans son organisation il y a peu de temps. Jusqu’à présent, Creaholic ne disposait que d’une structure pour organiser les fonctions à valeur ajoutée (comme le travail sur les projets ou l’incubation) et les fonctions supports (comme les ventes, l’informatique, le juridique). En 2021, Creaholic a décidé de donner plus de structure à ses inventeurs professionnels, mais à sa façon  : « chaque individu trouve son « foyer » au sein d’une « cellule » selon sa compétence dominante » nous dit Michi . Ils ont créé 5 cellules en tout, chacune avec un thème différent (par exemple le design, la réflexion stratégique, le développement durable…). En effet, il faut savoir que chaque Creaholicer cumule plusieurs fonctions. Par exemple, un Creaholicer peut à la fois travailler sur des projets d’innovation en tant qu’ingénieur et être chargé d’un aspect du développement interne.

On appelle managing partners ces Creaholicers qui ont une implication dans le développement interne de Creaholic, et ce sont eux qui impulsent les changements organisationnels. Ce sont donc eux qui ont proposé la création des 5 “cellules” dans lesquelles sont répartis tous les Creaholicers.  Ces cellules fonctionnent comme des groupes de réflexion plutôt que comme des cloisonnements.

Ce changement a été bien accueilli car, selon Tiziano, l’une de leurs valeurs de Creaholic est la transparence. Ils sont convaincus qu’il est bien de partager les informations, afin que les Creaholicers puissent prendre des décisions décentralisées et comprendre les décisions prises plus hauts.

« Toutes les 2 semaines, les managing partners réunissent tous les collaborateurs afin de partager les chiffres et résultats de l’entreprise, ainsi que les décisions prises et pourquoi »

TIZIANO SABBIONI

Cette communication régulière et transparente est la clé d’une relation de confiance, qui permet ensuite un changement compris et accepté.

De plus, la philosophie du bateau expliquée précédemment permet d’ancrer une culture commune concernant la prise de décision. Elle permet à chacun d’impulser du changement, en sachant jauger lorsqu’il est nécessaire d’impliquer les autres ou non.

 

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