Télétravail or not télétravail : that is the (very hot) question !

Diners en ville, déjeuners professionnels, entretiens de recrutement : le télétravail tourne en boucle dans les conversations et le moins que l’on puisse dire c’est que les avis sont tranchés.

Entre ceux qui estiment qu’un retour au présentiel est souhaitable et ceux qui échafaudent un monde d’après pour leur entreprise radicalement différent, les avis au mieux divergent, au pire s’affrontent.

Un constat néanmoins rassemble tout le monde : le télétravail est devenu dans de très nombreux cas un sujet de tension dans l’entreprise. Et c’est particulièrement vrai dans les entreprises de services BtoB, qu’elles soient agences de com, cabinet d’études, ESN… Bref, au sein de toutes les entreprises où l’on vend de la matière grise et dont l’activité se développe principalement derrière un ordinateur.

Et le débat s’auto-alimente par les déclarations fracassantes. Plusieurs grandes entreprises annoncent faire désormais du « remote » leur nouvelle règle d’organisation du travail, pour tout ou partie de leurs salariés.

Une guerre de tranchée

Nous assistons de facto à une nouvelle guerre de tranchée. Promoteurs et détracteurs du télétravail peuvent s’écharper, chacun déballant à l’envi ses arguments. Et ceux-ci sont tous recevables…

Les arguments des pro-télétravail

Les jeunes actifs urbains et les jeunes parents se trouvent pris dans une équation difficile à résoudre, essentiellement lié à la cherté de l’immobilier (à la location comme à l’achat).

  • J’habite près de mon entreprise pour un coût très élevé et des conditions de logement peu confortable. Est-ce que ça vaut le coup ?
  • Je m’éloigne de mon entreprise pour un temps de transport très important et de meilleures conditions de logement. Est-ce que ça vaut le coup ?

Les différentes périodes de confinement ont démontré dans la plupart des entreprises que la productivité a finalement peu souffert du télétravail imposé par les confinements. Certaines d’entre elles ont même connu des gains de productivité.

Avec le télétravail, c’est le besoin de locaux qui diminue, avec, à la clé, des économies substantielles.

En privilégiant le télétravail, et face à des difficultés de recrutement pour les fonctions expertes, l’entreprise élargit considérablement ses capacités de recrutement.

Certaines entreprises mettent en œuvre des politiques de télétravail très ambitieuses. Pourquoi pas la mienne ?

Les arguments des opposants au télétravail

Tout le monde ne peut pas télétravailler au sein d’une organisation, en fonction impératifs liées aux missions. Il y a une question d’équité de traitement.

Il y a ceux qui restent trinquent. Dans une PME, ceux qui ne télétravaillent pas ou peu voient leurs tâches transversales augmenter sensiblement. Entre les réceptions et les envois de colis, les demandes des télétravailleurs, l’accueil du plombier ou des visiteurs, leur activité est morcelée et leur productivité en pâtit.

Organiser des sessions de travail avec certains au bureau et d’autres à distance, c’est ingérable.

Nous ne sommes plus une entreprise. Si on ne vit plus ensemble, si nous ne partageons pas les à-côtés qui font une équipe, n’assiste-t ’on pas à la déliquescence de notre culture ?

Le télétravail nuit à la créativité. Dans une activité où l’on vend de la matière grise, la stimulation vient la plupart du temps des échanges, de ces moments impromptus où une idée jaillit puis en entraîne une autre. En isolant les acteurs, le télétravail ne pénalise-t ’il pas notre capacité d’innovation ?

Et comment contrôler la performance individuelle ?

Chacun cherche son format

Nous recensons beaucoup d’initiatives concernant le télétravail dans les entreprises que nous cotoyons.

Certaines ont décidé de se transformer radicalement en « remote company ». Le télétravail devient la règle, la présence au bureau est laissée à l’appréciation de chacun. Une véritable révolution qui devient un projet d’entreprise en lui-même et qui exige que tous les acteurs se mettent autour de la table en laissant au vestiaire leurs croyances et leurs exigences égocentrées.

D’autres explorent des voies alternatives. D’une journée à 3 ou 4 jours de télétravail par semaine, avec ou sans obligation d’accord de la hiérarchie, modulé ou pas en fonction des missions incombant à chaque fonction. Une voie qui semble rationnelle et plus simple mais qui risque de ne pas répondre complètement aux attentes d’aucune des parties.

D’autres enfin choisissent le retour à la « normale » (pas de télétravail). Et souvent, aussi, le bras de fer.

Dans tous les exemples que nous voyons autour de nous, les expériences réussissent plus ou moins bien. Nos discussions avec les dirigeants et les collaborateurs de ces entreprises nous amènent néanmoins à distinguer quatre facteurs-clés de succès.

Quelques Facteurs Clés de Succès

Télétravail rime avec culture

Ceux pour qui le télétravail n’est pas une douleur ont ceci en commun d’avoir une culture particulièrement forte, approfondie et ancrée. Ce corpus de valeurs et les comportements induits, l’alignement sur la mission, le partage des priorités constituent des vecteurs sur lesquels peuvent s’appuyer sereinement tous les collaborateurs, où qu’ils se trouvent.

Ce travail préalable sur la culture d’entreprise est malheureusement souvent occulté par les discussions autour des conditions de mise en œuvre du télétravail. Il devrait pourtant en constituer le socle. Et sa construction n’est ni forcément chronophage, ni forcément complexe. Ce socle devrait répondre à des questions finalement simples. Que voulons-nous vivre ensemble ? Où allons-nous ensemble ? Comment souhaitons-nous collaborer ?

Télétravail rime avec processus

Parfois compris comme liberté totale d’organisation ou comme anarchie (selon les points de vue), le télétravail réussi ne s’entend que comme encadré par un corpus particulièrement fourni et détaillé de processus. Sans aller forcément jusqu’au « handbook » de GitLab (une « remote company ») qui compte 2500 pages (sic), ce travail sur les processus est à la fois indispensable pour réussir sa politique de télétravail, mais peut se révéler en outre une source d’innovations et de gains de productivité. Le simple fait de se pencher sur la façon dont l’entreprise organise ses activités permet de repenser les incongruités, de moderniser les approches… Ce corpus de processus essentiel dresse le cadre de l’action et définit les contours du terrain de jeu.

Télétravail rime avec rituels

Une entreprise reste un collectif qui se met au service d’une mission. Comme le poulet-frites du dimanche midi chez Mamie qui constitue parfois un des éléments du ciment familial, la vie du collectif est émaillée de rituels réguliers qui jalonnent la vie de l’entreprise. A l’heure du télétravail, ces événements prennent un relief particulier, car ils rythment véritablement l’activité et deviennent incontournables.
Un travail sur les besoins inhérents à chaque équipe et à chaque activité doit être mené pour s’assurer de configurer la bonne maille. Parmi les exemples de ce qui marche, et qui s’inspirent souvent des méthodologies agiles, nous pouvons citer :

  • Le point hebdo réunissant toute une équipe : production de la semaine, priorités, succès, organisation de l’activité de la semaine suivante
  • Réunions thématiques : 1h pour résoudre une problématique
  • Séminaires : 2 à 3 jours « au vert » par trimestre ou par semestre, pour développer l’innovation, revisiter la mission,…

Télétravail rime avec outils

Le télétravail peut générer une inflation incontrôlable d’emails… qui sont donc à proscrire pour toute communication interne. A remplacer impérativement par des outils de chat (type Slack, Teams…) qui possèdent des fonctionnalités très adaptées à ce mode de collaboration.

Les outils de gestion de projet (Trello, Planner…) sont aussi un incontournable. Les équipes travaillant à distance, parfois sur des fuseaux horaires différents, doivent disposer d’une vision claire de l’avancement des projets sur lesquels ils travaillent, avec une gestion documentaire affûtée, qui évitera les recherches chronophages.

Enfin, bien sûr, il faudra choisir un outil de visioconférence (Zoom, Teams, Google Meet…). Dans le cas d’équipes partiellement à distance et partiellement sur place, vous avez sûrement noté la difficulté qu’il peut y avoir à animer une réunion. La meilleure pratique que nous ayons identifiée est celle qui consiste à toujours privilégier le distanciel (si une personne est à distance, alors la réunion se tient à distance pour tout le monde). Cette façon de faire, même si elle peut paraître étrange (puisque des personnes présentes au même endroit se réunissent finalement en visio depuis leurs ordinateurs respectifs), fluidifie grandement les échanges et permet de tirer le meilleur parti des fonctionnalités de collaboration en ligne proposées par les outils de visio conférences (partage de documents, outils de brainstorming,…).

Enfin, l’intégration de ces outils est clé : en les connectant les uns aux autres, vous ferez gagner un temps précieux à tous les collaborateurs et leur offrirez une expérience (presque) sans coutures.

En conclusion

En conclusion, nous pensons sincèrement que le télétravail restera un des changements majeurs provoqué par la crise sanitaire dans la vie des entreprises, à fortiori de celles qui exercent dans les services BtoB. Un retour en arrière ne nous semble ni possible, ni souhaitable. Néanmoins, il ne faut pas être naïf. Le télétravail pose de nombreuses questions : cohésion d’équipe, impact sur l’innovation, équité… et offre aussi de grandes opportunités : recrutement facilité, économie de locaux, agilité…
Il s’agit donc d’un sujet majeur qui devrait être discuté pleinement de façon collaborative. Sans quoi il ne générera que crispations, frustrations et perte de temps. A l’aune de ce que nous observons néanmoins, une chose est sûre. Le télétravail ne s’improvise pas, et pour en tirer le meilleur parti, il doit être encadré par un ensemble de principes, de règles et d’outils.

 

 

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