Obtenir la certification BCorp, ce n’est pas compliqué. Mais ce n’est pas simple non plus. Explications.
Le cœur de la certification BCorp, c’est le BIA (Business Impact Assessment) : autour de 200 questions regroupées en plusieurs thèmes (gouvernance, collaborateurs, environnement, clients et collectivité) qui traitent de tous les aspects de l’entreprise. Les questions sont plutôt simples et les réponses sont principalement formulées en format QCM. Bref, compléter son BIA, ça prend un peu de temps mais il n’y a rien de compliqué.
Vos réponses induisent des points. Vous obtenez plus de 80/200 ? Bingo, la certification est à votre portée. Un jeu d’enfants, on vous dit.
Bon, à partir de là, ça se corse. En effet, chacune de vos réponses doit être justifiée par des preuves. Celles-ci peuvent prendre des formes diverses, mais elles doivent être produites. C’est souvent à ce moment-là que ça coince. Pratiques non formalisées, éléments de preuve partiels, première réponse un peu « optimiste »… Autant de déconvenues qui entament votre capital de points et vous font passer sous la barre fatidique.
C’est alors l’heure des grandes questions. Pour rattraper les points perdus à l’aune de la confrontation à la réalité, on s’aperçoit rapidement, dans la plupart des cas, qu’il va falloir mettre en œuvre un plan d’action ambitieux et « transformatif ». Plusieurs aspects de votre modèle d’entreprise seront potentiellement impactés, avec des répercussions parfois importantes sur l’activité.
Et commencent les grands travaux…
Les grandes étapes de la certification BCorp
Voir nos modalités d’accompagnement à la certification BCorp
1 – Diagnostic et axes de travail
Le premier réflexe doit être de prendre connaissance du BIA, puis d’y répondre « à blanc », démarche qui est entièrement gratuite. Il faut veiller à apporter des réponses sincères, pour lesquelles vous pensez détenir les éléments de preuves disponibles. Par exemple, inutile de répondre que vous sondez régulièrement la satisfaction de vos clients, si cette démarche n’est pas formalisée et étayée. Même si, dans les faits, la proximité « naturelle » avec vos clients vous offre un bon point de vue.
A partir de là, deux possibilités :
- Vous dépassez 80/200 : bravo. Prenez en compte qu’il est probable que vous perdiez quelques points en rassemblant vos éléments de preuves, pour les raisons évoquées plus haut. Identifiez les points de fragilité et listez les actions à mettre en œuvre pour consolider votre édifice.
- Vous n’atteignez pas 80/200 : c’est le cas le plus probable. Vos résultats doivent faire l’objet d’un examen approfondi. Sur quels critères l’entreprise « perd »-t’elle le plus de points ? Où pourrait-elle en gagner « facilement » ? Quelle stratégie adopter ? Quels axes de travail privilégier ?…
2 – Mise en place des actions
Dans un cas comme dans l’autre les actions doivent être mises en œuvre. Cette étape est cruciale car elle détermine la capacité de l’entreprise à pouvoir fournir les preuves suffisantes, qui garantiront sa certification.
3 – BIA définitif
Les actions ont été mises en œuvre et toutes les preuves sont disponibles ? Il s’agit alors de produire le BIA définitif, celui qui servira de point d’ancrage aux audits de certification.
A ce stade, il est important de ne pas être « trop juste » en points. Les audits pourront amener à reconsidérer certaines des réponses que vous avez faites (et vous faire perdre quelques précieux points).
4 – Pré-audit & Audit
Les audits sont menés par les auditeurs de Blab Europe. Ils sont organisés en deux phases. Le pré-audit consiste en une phase préparatoire au cours de laquelle les éléments de preuves sont recensés. A ce stade, les auditeurs sont amenés à questionner régulièrement l’entreprise, principalement pour obtenir des compléments de preuve ou des éclaircissements.
L’audit consiste à valider (ou invalider) les réponses à l’aune des preuves fournies.
Le pré-audit et l’audit prennent plusieurs semaines, voire plusieurs mois. Cette durée est fonction de la complexité de votre dossier mais aussi du « portefeuille » d’entreprises en cours de certification (portefeuille très important à l’heure où nous écrivons ces lignes, ce qui génère plusieurs mois de délai).
5 – Certification
Que dire ? Quand on en est là… le gros du chemin est fait.
6 – Intégration
La certification BCorp est reconnue pour son exigence, mais tous les certifiés reconnaissent le dynamisme de sa communauté. En rejoignant la communauté BCorp, vous ne faites pas que rejoindre des marques emblématiques comme Patagonia, Ben & Jerry’s, etc…Vous intégrez une communauté d’entrepreneurs très engagés avec qui vous partagez certainement beaucoup de valeurs.
De nombreux groupes de travail existent, sur des thèmes très variés, auxquels vous pourrez participer librement, ou même créer. La communauté est aussi construite autour du principe d’interdépendance et incite ses membres à collaborer dans leur activité.
De multiples événements sont en outre organisés qui sont autant d’occasion de multiplier les points de contacts et de networker. Dans l’objectif de développer une communauté très ouverte, BCorp encourage les passerelles vers d’autres mouvements d’entrepreneurs engagés, en France et à l’international.
Quels sont les facteurs clés de succès de la certification BCorp ?
1 – implication du(de la) dirigeant(e)
Pour votre entreprise, la certification BCorp est l’engagement d’une vie (ou presque). Les transformations induites par ce projet auront, à coup sûr, des répercussions sur ce qu’est l’entreprise et la façon dont elle fonctionne.
Le projet de certification BCorp est transformatif par nature et dépasse largement la simple validation de l’existant.
2 – Le(a) chef de projet interne
Vous l’avez compris, c’est un projet d’ampleur. A côté des décisions fondatrices à prendre, il y a une myriade de missions à accomplir et de paramètres dont il faut tenir compte.
Notre expérience démontre la nécessité que ce projet soit piloté et géré par une personne identifiée en interne, afin d’assurer la continuité de l’effort nécessaire au cours de l’ensemble des étapes de la certification.
3 – L’accompagnement externe
Ce n’est pas obligatoire, mais un accompagnement externe peut vous faciliter tout le processus. Présent à toutes les étapes, en lien permanent avec le(a) Chef de Projet, il(elle) vous permet d’accélérer, d’éviter les principaux écueils et de vous guider dans vos choix.
Le choix d’un(e) partenaire formé(e) BLeaders vous garantit d’être accompagné par un professionnel qui a reçu la formation au processus de certification dispensée par B Lab France.
4 – L’engagement et la transformation
L’exigence du processus est tel que seul un engagement sincère permet l’obtention de la certification (mais ce n’est pas une garantie…).
De notre expérience, la perspective prise au départ du projet fait toute la différence : si l’organisation le comprend et l’admet comme une opportunité de transformation de l’entreprise, alors la voie est ouverte vers le succès.
A contrario, si l’entreprise perçoit la certification comme une contrainte, alors le projet sera beaucoup plus difficile à mener à son terme.
5 – La patience
Rome ne s’est pas construite en un jour… Entre le plan d’actions à mettre en œuvre et l’obtention de la certification, il se passera plusieurs mois.
Comme en toutes choses, l’important c’est le chemin. C’est très vrai en ce qui concerne la certification BCorp : au-delà du label, les efforts de transformation fournis pour l’obtenir auront des impacts durables internes (engagement des équipes, organisation, gouvernance…) et externes (image de l’entreprise, attractivité, intégration de la communauté…).
Chez Altman Partners, nous sommes certifiés BCorp depuis 2017. C’est un label auquel nous sommes très attachés, pour de multiples raisons. C’est pourquoi nous avons décidé, en 2021, de permettre à nos clients qui le désirent de mettre en oeuvre plus facilement le processus de certification en les accompagnant vers cet objectif.
Vous aussi, vous souhaitez transformer votre entreprise ? Contactez-nous !
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